Une charte InTerLUD+ en préparation à Reims

Héritière du plan d’action livraison et coordonnée avec le plan de mobilité adopté en début d’année, la charte InTerLUD+ du Grand Reims est en cours de co-construction entre la communauté urbaine et les acteurs de la logistique et de la distribution, avec l’objectif d’une adoption à l’automne 2025.

Le 8 avril dernier, la Communauté urbaine du Grand Reims a lancé sa démarche InTerLUD+. L’objectif de ce premier atelier, auquel étaient conviés tous les acteurs de la logistique urbaine sur le territoire rémois, était de faire ressortir les principales thématiques à travailler pour commencer à élaborer une charte de la logistique urbaine durable. 

Suite à cette réunion, trois groupes de travail vont se tenir dans le courant du mois de juin pour plancher sur les différentes actions à mener. Un de ces groupes va concerner la communication entre les pouvoirs publics, les commerçants et les transporteurs, ces derniers ayant mis en avant leur besoin d’être informés sur les travaux de voirie et autres perturbations de la circulation. Un second groupe aura pour objet le stationnement sur la voie publique et la question des aires de livraison. Le troisième portera sur les leviers du report modal de la route vers les autres modes de transport. 

Une charte co-construite

L’objectif final est l’élaboration d’une charte coécrite par la communauté urbaine et les acteurs économiques, pour la mise en place d’une logistique urbaine décarbonée et peu polluante. « Notre démarche en faveur d’une logistique urbaine durable a commencé en 2018, explique Adrien Berthier, chef de projet planification des mobilités et logistique urbaine à la communauté urbaine de Reims. Le plan de déplacement urbain de 2016 avait en effet fait ressortir l’intérêt de travailler sur les questions logistiques. Cela a abouti, en 2019, à un Plan d’action livraison composé de 12 actions pratiques allant de l’adaptation des horaires de livraison à la création de consignes à colis, en passant par le déploiement de station d’avitaillement et de recharge. »

Zone à faibles émissions

Fin 2021, le centre-ville de Reims est devenu zone à faibles émissions. La même année, le Grand Reims a commencé à rédiger son plan de mobilité, adopté en mars dernier. Lors de la préparation de ce plan, un groupe de travail réunissant les acteurs de la logistique a fait ressortir l’intérêt d’une adhésion de la communauté urbaine au programme InTerLUD+, ce qui fut fait fin 2024 avec l’objectif de la signature d’une charte au deuxième semestre 2025.

« Nous sommes très contents que la démarche InTerLUD+ soit enfin lancée avec les transporteurs et les autres parties prenantes, car ce projet de charte n’est pas un projet du Grand Reims mais de tous les acteurs de la logistique. Sa mise en application, par la suite, se fera aussi de façon commune », précise Adrien Berthier.

Le fluvial en réponse au besoin de foncier logistique

Dans le cadre du volet « report modal » du plan de mobilité, le besoin de foncier à proximité du centre-ville a été identifié comme une condition nécessaire à l’utilisation de modes alternatifs à la route en logistique urbaine. En janvier 2025, un appel à manifestation d’intérêt a donc été lancé conjointement par le Grand Reims et par Voies navigables de France. L’établissement public qui exploite notamment le canal de l’Aisne à la Marne avait en effet identifié sur les communes de Reims et Saint-Brice-Courcelles sept parcelles, de 3 500 à 10 000 m², situées en bordure de canal (carte zoomable ci-contre).

Appels d’offres à venir

Cet appel à manifestation d’intérêt a permis, dans le cadre de la préparation d’appels d’offres, de connaître les entreprises intéressées par ces parcelles bord à voie d’eau mais aussi les types de projets envisagés et les caractéristiques techniques nécessaires pour y implanter des activités liées à la logistique urbaine : linéaire de quai, superficie de stockage, quais de chargement, etc.

« Cet appel à manifestation d’intérêt a été fructueux, avec plusieurs entreprises intéressées non seulement par le foncier mais aussi par les quais de déchargement, précise Adrien Berthier. Nous allons maintenant les rencontrer pour préciser leurs besoins. La priorité est de conserver en centre-ville des quais dédiés à la logistique pour préserver la possibilité d’utiliser le fluvial en logistique urbaine. » Ce sera par exemple le cas pour le projet « Berges de Reims », qui consiste à aménager l’ancien port fluvial de Reims, où une partie de quai sera fléchée vers une utilisation logistique.

Photos : © ORT&L Grand Est (Place Royale) et Communauté urbaine du Grand Reims (atelier du 8 avril 2025)