Sur la Moselle, où le passage en téléconduite des écluses est prévu par VNF pour autoriser le transport de marchandises H24, les péages de navigation pour le fret ont été supprimés depuis le 19 novembre 2025 sur la partie « internationale » en aval de Thionville.
Metz a accueilli, le 27 novembre 2025, la session plénière de la Commission de la Moselle, sous la présidence de Joël Meyer, nouveau chef de la délégation française. L’institution publique internationale, qui réunit la France, l’Allemagne et le Luxembourg pour promouvoir la navigation sur la Moselle internationale de Thionville à Coblence, connaît une évolution majeure. Un amendement à la Convention de la Moselle, signée en 1956, a en effet été ratifié à Berlin par les délégué des trois pays. Il prévoit la suppression des péages de navigation.
La Convention de la Moselle avait pour but d’unifier les efforts des trois pays riverains pour la canalisation à grand gabarit de l’affluent du Rhin, dont les travaux ont été achevés en 1964. Ces péages, perçus par la Société internationale de la Moselle (SIM), étaient versés jusqu’au 19 novembre 2025 par les bateliers y naviguant.
Léger retard dans la suppression des péages
Les trois pays riverains, dans une volonté commune de développer le transport fluvial, avaient initialement prévu que les péages pour la navigation mosellane seraient supprimés à partir du 1er juillet 2025. « La France et le Luxembourg ont achevé les étapes nationales nécessaires, indiquait la Commission de la Moselle en juin dernier. En Allemagne, en revanche, la procédure législative n’a pas encore pu être terminée en raison de la fin prématurée de l’ancienne coalition gouvernementale. » Le Bundestag a finalement validé cette gratuité de la navigation sur la Moselle, entraînant la ratification de l’amendement mettant fin aux péages.
Recette de 6 millions d’euros en 2024
Le péage de navigation sur la Moselle s’appliquait avec des taux différents à la tonne transportée selon les catégories de marchandises. Son produit était donc variable chaque année en fonction de l’évolution des tonnages pour chacune des 14 catégories de marchandises : près de 9,5 millions d’euros en 2013, seulement 5,4 millions d’euros en 2023 et près de 6 millions d’euros en 2024. Chaque année, la Moselle voit passer en moyenne 4 000 bateaux transportant 5 millions de tonnes de marchandises.
Mutualisation entre les trois pays
La répartition du produit des péages était mutualisée entre les trois pays. Chaque bateau, à la première écluse rencontrée, devait s’acquitter du péage auprès de l’autorité nationale : côté français, c’est Voies navigables de France (VNF) qui les collectait. La Société internationale de la Moselle centralisait les montants, puis les reversait à chacun des trois pays selon une clé de répartition prévue par la Convention de la Moselle. Ce mécanisme avait pour but de répartir le produit du péage équitablement entre les pays en fonction des ouvrages de navigation à entretenir. En effet, le péage étant dû à la première écluse rencontrée, VNF prélevait surtout les péages sur les trafics export en provenance de France tandis que l’Allemagne, à l’écluse de Coblence, voyait passer tous les bateaux montants, y compris ceux à destination de la France ou du Luxembourg.
Téléconduite des écluses de la Moselle
La navigation sur la Moselle connaît une autre évolution, qui vise aussi à améliorer la compétitivité du fret fluvial : le passage en téléconduite des écluses. Cela doit permettre une navigation 24 heures sur 24 à l’horizon 2030.
Les premières écluses téléconduites le seront dès la fin 2026, depuis un poste de commande situé à Thionville dont la construction a commencé cet automne. Il ne sera ainsi plus nécessaire pour les bateliers d’annoncer à l’avance leurs voyages de nuit pour programmer un passage d’écluse. Les trois premières écluses téléconduites seront celles situées le plus en aval sur la Moselle côté français : Apach, Thionville et Ars-sur-Moselle (57).
Trois nouvelles écluses de la Moselle seront ajoutées au dispositif en 2027. Le programme doit se poursuivre de l’aval vers l’amont. Un deuxième centre de commande est prévu à Toul. Le passage en téléconduite est aussi prévu par VNF pour les écluses à grand gabarit de la Meuse aval.
