Logistique urbaine : des chartes InTerLUD+ en préparation

Quatre intercommunalités du Grand Est ont des chartes de logistique urbaine en préparation dans le cadre du programme InTerLUD+, qui mobilise des financements CEE pour accompagner le verdissement du dernier kilomètre.

InTerLUD+ fait suite au premier programme InTerLUD (Innovations territoriales et logistique urbaine durable), qui s’est achevé en 2023. Le nouveau programme visant à aider les collectivités et les entreprises à décarboner le dernier kilomètre des livraisons en ville, qui couvre la période 2024-2026, présente plusieurs différences avec son prédécesseur.

Pour InTerLUD, il s’agissait d’aider les territoires à établir des chartes de logistique urbaine durable associant collectivités et entreprises, et de financer le conseil en amont et le suivi des actions en aval. Il n’y avait pas, en revanche, d’aide à la mise en œuvre des actions.

Financement via les Certificats d’économie d’énergie

InTerLUD+ va plus loin, en accompagnant aussi financièrement les collectivités dans la mise en place effective des actions envisagées, par exemple la création d’infrastructures ou de nouvelles aires de livraison. Ce financement est issu des Certificats d’économie d’énergie (CEE) et peut atteindre 70 % du coût total d’une action, voire 80 % dans les territoires concernés par une ZFE-m, avec un plafond de 40 000 € par action.

60 collectivités concernées

Le nombre de collectivités visées est à la hausse : plus de 60 territoires sont concernés, contre 40 pour le précédent programme InTerLUD. Au-delà des collectivités territoriales et des entreprises locales, deux acteurs jouent un rôle clé dans le programme InTerLUD+ : Logistic Low Carbon, filiale de la Confédération des Grossistes de France (CGF), qui représente les intérêts des acteurs économiques comme les fédérations professionnelles et les CCI, et le Cerema, porteur du programme côté acteurs publics.

« S’adapter à chaque ville »

« Chaque charte est différente : chacune est unique, pour s’adapter au mieux à la réalité du terrain de chaque ville », explique Steve Mbajoun, en charge de la région Grand Est chez Logistic Low Carbon. « Dans certains territoires, c’est la mise en place d’une ZFE-m (zone à faibles émissions mobilité) qui pose des difficultés d’accès au centre-ville pour les poids-lourds. Ailleurs, l’accent peut être mis sur le transport fluvial, ou sur les livraisons par vélo cargo. »

Signature imminente à Metz

En Grand Est, plusieurs intercommunalités sont engagées dans le programme InTerLUD+.

L’Eurométropole de Metz, par exemple, avait déjà travaillé il y a deux ans à l’établissement d’une charte de logistique urbaine et d’un plan d’action. Sa validation a nécessité du temps, du côté de la collectivité, pour valider ses orientations et ses actions, mais sa concrétisation est imminente, puisque la signature de la charte devrait finalement intervenir ce 11 juin 2025. 

Charte cet automne à Reims et à Mulhouse 

Mulhouse est le territoire le plus récemment engagé dans le programme InTerLUD+, puisque la collectivité a passé le 1er mai dernier une convention visant à mettre en place une charte de logistique urbaine durable. Le premier projet de charte et de plan d’action a déjà été élaboré, et doit encore être présenté aux élus et aux acteurs économiques pour d’éventuelles modifications avant une adoption de la charte visée pour cet automne.

À Reims aussi, une signature de la charte logistique urbaine durable est attendue pour septembre ou octobre prochain. Des groupes de travail ont été mis en place courant mai pour que les acteurs économiques puissent échanger sur les modifications qui restent à y apporter pour faire avancer les sujets liés à la logistique inverse, à l’avitaillement ou à la ZFE-m.

Une feuille de route logistique à Strasbourg

La ville et l’Eurométropole de Strasbourg sont aussi très engagées sur ces sujets, qu’elles ont investis depuis un certain nombre d’années déjà. Une « feuille de route » logistique a ainsi été adoptée en mai 2023, prévoyant des actions dans les domaines du foncier, du transport fluvial, de la cyclo-logistique, etc. Pour renforcer ces actions, l’Eurométropole a passé en juillet 2024 une convention avec InTerLUD, qui va permettre entre autres d’obtenir les financements CEE prévus.

La Métropole du Grand Nancy, enfin, s’était engagée sur le premier projet InTerLUD. La collectivité n’a pas encore rejoint InTerLUD+ à ce jour mais pourrait le faire prochainement, la Métropole accompagnant ses entreprises dans le verdissement de leurs derniers kilomètres dans le cadre de la mise en place de sa ZFE-m et de sa politique de décarbonation du transport lourd.

 

Photo : © ORT&L Grand Est